Une icône du rail a fait son entrée à la Cité du Train : le TGV 325
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Une icône du rail a fait son entrée à la Cité du Train : le TGV 325

Dernière mise à jour : 31 déc. 2022

Arrivée d’Ambronay, dans l’Ain, par convoi exceptionnel, une « icône du rail » a intégré en 2022 les collections de la Cité du Train, musée du patrimoine SNCF, à Mulhouse : la motrice du TGV Atlantique numéro 325, détentrice de deux records du monde de vitesse à 482,4 et 515,3 km/h établis en 1989 et 1990.
Rame TGV 325, record du monde de vitesse en 1990 à 515,3 km/h ©Théo Moll
La motrice M1 et la remorque R1 du TGV Atlantique 325 ont été déchargés à la Cité du Train par les équipes de Mediaco, Transports Olivry et SNCF.

Elle mesure une vingtaine de mètres, pèse quelque 78 tonnes, et détient deux records du monde de vitesse : la motrice 325 du TGV Atlantique, qui a atteint la vitesse de 515,3 km/h le 18 mai 1990, est arrivée à la Cité du Train de Mulhouse, vendredi 29 avril 2022. Après deux jours sur la route, elle a été minutieusement levée, posée sur ses bogies et poussée jusqu’à l’espace extérieur, où elle est désormais visible des visiteurs.


Pour l'occasion, le musée avait ouvert ses portes au public dès 8h30 pour lui permettre d'assister aux impressionnantes opérations de déchargement de la motrice et de la remorque qui l'accompagne.


UNE ARRIVÉE IMPRESSIONNANTE


Avant d’arriver à Mulhouse, la motrice et sa remorque sont passées par le centre de démantèlement des matériels ferroviaires d’Ambronay, dans l’Ain, d’où elles sont parties mercredi en fin de matinée, par la route. Un trajet de près de 300 kilomètres effectué en convoi évidemment exceptionnel, sachant que les deux pièces s’étendent sur une vingtaine de mètres chacune et que la seule motrice pèse 78 tonnes. Il a donc fallu deux camions et deux remorques XXL, un troisième attelage pour les bogies, quatre voitures pilotes, des escortes de gendarmes pour certains tronçons…


La motrice et la remorque arrivées à Mulhouse la veille, en fin d’après-midi, ont été déchargées dans l’enceinte du musée le lendemain, avec deux imposantes grues de l’entreprise Mediaco de Cernay. La motrice a ensuite pris place sur la plaque tournante où elle sera exposée pendant la saison estivale, la remorque un peu plus loin.



Après, comme la remorque, elle demeurera définitivement au sein du musée, mais son emplacement définitif n’est pas encore arrêté. « On va travailler sur un projet muséographique, scénographique, avec le service Patrimoine SNCF », expliquent Sylvain Vernerey, Directeur Général et Anne Bourguignon, chargée de mission conservation.




À CHAQUE GÉNÉRATION DE TGV SON RECORD


Huit ans après la rame numéro 16 du TGV Sud-Est (380 km/h le 26 février 1981), la rame numéro 325 de la série TGV Atlantique établit un nouveau record du monde le 5 décembre 1989 à 482,4 km/h, dans des conditions de stabilité telles qu’une nouvelle campagne d’essais a été menée à bien en 1990, jusqu’à atteindre 515,3 km/h le 18 mai près de la gare de Vendôme. Ce record a dépassé celui de 406 km/h obtenu par la Deutsche Bahn avec le train ICE en 1988. Il n’a été battu qu’en 2007 par le TGV Est (574,7 km/h le 3 avril 2007).


Les deux rames (16 et 325) avaient été modifiées pour les records. La rame 325 est ainsi passée de 10 à 4 remorques, a vu le diamètre de ses roues augmenté et le réglage de ses moteurs et son freinage modifiés. Toutes deux ont ensuite été « remises au type d’origine » pour faire carrière.


Réunion des rames des records de vitesse sur rail, au TSEE de Villeneuve-Saint-Georges : • TGV Sud-Est n° 16 (380 km/h en 1981) ; • TGV Atlantique n° 325 (515,3 km/h en 1990) ; • TGV POS n° 4402 (574,8 km/h en 2007). © Mohamed Sy
Réunion des rames des records de vitesse sur rail, au TSEE de Villeneuve-Saint-Georges : • TGV Sud-Est n° 16 (380 km/h en 1981) ; • TGV Atlantique n° 325 (515,3 km/h en 1990) ; • TGV POS n° 4402 (574,8 km/h en 2007). © Mohamed Sy

PLUS DE 11 MILLIONS DE KILOMÈTRES

AU COMPTEUR


La rame 325 fait partie d’une série de 105 rames identiques livrées entre 1988 et 1992. Elle a été mise en service le 22 septembre 1989 et a effectué son dernier « service commercial » entre Paris et Nantes le 10 décembre 2018. En 29 ans, elle a ainsi parcouru plus de 11 millions de km (13 383 189 pour la rame 16, mise en service 11 ans plus tôt).


Elle représente un bond prodigieux sur les plans de la technique et du confort. Sa qualité ne se limite pas à la vitesse, même si elle fut le premier train dans le monde à transporter des voyageurs à 300 km/h.


Le confort y a été particulièrement soigné, tant au niveau de la suspension pneumatique, appliquée d’ailleurs ensuite aux rames TGV Sud-Est, qu'au niveau des aménagements intérieurs avec les salons et la disposition originale en 1re classe pour davantage de tranquillité et d’intimité. Cette réussite initiale n’a pas empêché de rénover les rames Atlantique : la décoration et les sièges Lacroix, fruits du choix du public, ont été appliqués à toutes les rames entre 2005 et 2009.



OPÉRATION RENAISSANCE


La rame a été préservée par un groupe de cheminots bénévoles avec l’aide active d’Alstom, son constructeur, à sa fin de service en 2018. Le 9 février 2021, elle a rejoint le technicentre Atlantique (TATL) de la SNCF à Châtillon (Hauts-de-Seine) qui était son port d’attache et qui l’a remise en état pour présentation lors des 40 ans de TGV en septembre 2022.


La motrice numéro 2 restera au TATL, la motrice numéro 1 et la remorque numéro 1 rejoignent la Cité du Train à Mulhouse. Les 9 autres remorques seront démantelées dans une perspective de développement durable comme les autres matériels SNCF.



UNE RETRAITE AUX CÔTÉS D'AUTRES LÉGENDES

DU RAIL


Si la Cité du Train - Patrimoine SNCF expose déjà une motrice de TGV Sud-Est dans sa nouvelle exposition permanente, « Voyager à grande vitesse », elle présente également deux autres locomotives mythiques, détentrices du record de vitesse en 1955 à 331 km/h : la BB 9004 et la CC 7107.


À travers ses collections uniques de matériels roulants, de maquettes, d’objets ferroviaires, d’affiches et d’objets d’art, la Cité du Train témoigne ainsi de deux siècles d’histoire des chemins de fer en France, des premières locomotives à vapeur au TGV – et s’impose plus encore aujourd’hui comme la plus grande collection ferroviaire d’Europe.


Depuis 1971, le musée a ainsi vu ses collections et sa surface multipliées par 10. Il s’étend désormais sur 60 000 m², dispose de 22 voies d’exposition et de réserve et partage chaque année son engagement pour la préservation et la valorisation du patrimoine ferroviaire avec plus de 100 000 visiteurs, venus aussi bien d’Alsace que de partout en France et dans le monde.



 
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